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Miniaturiste, de Jessie Burton


Résumé : Nella Oortman n'a que dix-huit ans ce jour d'automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d'âge mûr, il est l'un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d'animer grâce aux talents d'un miniaturiste.

Les fascinantes créations de l'artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l'habitent et mettant au jour de dangereux secrets.


 

J'étais dans une panne de lecture et aucun roman ne me faisait particulièrement envie, mais j'imagine que, comme pour beaucoup de dévoreurs de livres, tels que moi, l'idée de ne pas avoir une lecture en cours est absolument irréalisable. Sans mes fidèles livres, je ne peux plus me concentrer sur rien car le manque se fait sentir, ça en devient presque une sorte de drogue non néfaste.


J'ai donc pris un livre, un peu au hasard, qui se trouvait dans ma PAL depuis déjà deux ans au moins. Il me faisait un peu plus envie que les autres car j'adore les choses miniatures, que ce soit les maisons de poupée, les tomates cerises ou bien les porte-clefs, une passion bien étrange, mais je ne peux pas m'empêcher d'être fascinée par les petits objets. Le hasard fait bien les choses.


Dès les cent premières pages, j'ai été happée par l'histoire et par la plume envoûtante de Jessie Burton, qui recrée sous nos yeux l'Amsterdam du XVIIe siècle avec tant de justesse, tant de beauté que je me représentais parfaitement les lieux et j'avais presque l'impression d'entendre les voix des personnages, de voir ces belles maisons, ces beaux vêtements, de pouvoir les toucher. L'écriture est très fluide et le texte se lit très facilement, je ne voyais pas les pages défiler et j'ai traîné mon livre partout avec moi durant les quelques jours où je le lisais. Les descriptions étaient absolument sublimes, et avaient l'art de créer sous mes yeux un monde paraissant incroyablement réel. J'avais l'impression de sentir les mots sautiller avec légèreté dans ma tête, et je les lisais en les savourant comme on savoure une viennoiserie toute chaude qu'on vient d'acheter à la boulangerie.


Pour ce qui est de l'histoire et de l'intrigue, je suis vraiment subjuguée par ce roman. Le sujet est vraiment très original (je n'ai jamais entendu parler jusqu'alors, ou bien très peu, de romans parlant de miniaturistes). J'ai adoré découvrir ce monde miniature qui se créé petit à petit dans le cabinet de Nella, et le mystère qui rôdait autour du miniaturiste me faisait frissonner d'excitation. L'ambiance du roman, à la fois légère grâce à la plume fine et habile de l'autrice et pesante de tous ces secrets et complots et toutes ces questions que l'on se pose sur les personnages fonctionne incroyablement bien et rend ce roman vraiment plaisant à lire, et j'ai pu apprendre beaucoup de choses sur Amsterdam à cette époque, sur la condition des femmes, l'influence de la religion sur les mœurs, etc. De plus, l'intrigue est riche en rebondissements, et ce jusqu'à la fin. Beaucoup d'éléments m'ont agréablement surprise et n'ont fait qu'ajouter une cerise sur ce gâteau déjà délicieusement appétissant.


Chaque personnage est développé et j'ai adoré les suivre le long de leurs aventures. Le personnage principal, Nella, est très attachant, à la fois naïve car à dix-huit ans, elle commence tout juste à découvrir ce qu'est la vie, et maligne car elle parvient à se sortir de situations délicates en élaborant des stratagèmes. Le personnage de Marin est très intéressant à suivre également, car elle est tout le contraire de ce qu'on croit, cachant bien des secrets sous un visage de marbre et une attitude dédaigneuse. J'ai vraiment aimé les personnages les uns après les autres, comme de vraies personnes, mêmes ceux qui étaient antipathiques, car ils étaient réalistes et ressemblaient tout simplement à des personnes réelles. Les réflexions féministes de Nella et Marin m'ont beaucoup plu, et j'ai pu découvrir la difficulté d'être une femme indépendante à cette époque-là, ayant le peuple et la religion contre soi et étant vue comme une sorcière ou une prostituée. Néanmoins, le fait d'aspirer à la liberté et l'indépendance et de se battre pour elles peuvent parfois aboutir à des résultats concluants, même si cela prend très longtemps.


Pour conclure, j'ai adoré cette lecture et je suis d'autant plus heureuse que j'ai découvert ce roman par hasard. Cette plume magnifique et légère et ces femmes hautes en couleurs étaient tout ce qu'il me fallait pour vaincre ma panne de lecture et me remettre à dévorer des livres avec gourmandise !





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